Fin de parcours avec l’association Palana Environnement

 

 

En 2021, la Fondation setec a débuté son partenariat avec Palana Environnement, une association basée à Aix-en-Provence, dans le cadre de son projet d’expérimentation de transplantations de gorgones. Nous revenons sur le déroulé de ce projet riche en enseignements.

 

Ce projet d’expérimentation est né d’une observation de la diminution du nombre de gorgones (corail) en méditerranée. Face aux principales menaces que rencontrent les gorgones, à savoir l’augmentation de la température de l’eau, l’ancrage des bateaux, les filets et fils de pêche et les coups de nageoire des plongeurs, Palana Environnement a souhaité mettre en place un protocole de transplantation pour les 3 principales espèces de gorgones de Méditerranée. Le but de cette expérimentation était donc de trouver la méthode de transplantation la plus efficace pour restaurer les écosystèmes dont ces animaux invertébrés font partie.

 

Plongées d’expérimentation © Palana Environnement

 

L’équipe de Palana a donc établi un protocole en 3 étapes :

  • La récolte de pieds de gorgones lors d’une plongée sur un site pressenti comme « favorable » à la présence de gorgones arrachées ;
  • La préparation des gorgones (suppression de branches nécrosées, retrait des gros épiphytes si besoin) ;
  • La plantation en positionnant les pieds de gorgones préparés et les fixant avec une colle époxy.

Ce protocole a été expérimenté sur deux sites d’étude : le tombant de l’Erevine (la côte bleue) et le tombant des mourres (la Ciotat).

 

L’expérimentation sur le site de la Ciotat

La première plongée de l’expérimentation à la Ciotat, en mai 2021, a permis le repérage d’une colonie de gorgones arrachées puis, une semaine plus tard, leur transplantation à des profondeurs de 10 et 20 mètres. Trois mois plus tard, la première plongée de suivi sur le site de la Ciotat fait observer que l’ensemble des gorgones rouges et la majorité des gorgones jaunes replantées ont disparu.

Cette observation entraine une révision du protocole en plusieurs étapes : révision de la préparation et qualité de la colle utilisée, des caractéristiques des sites choisis et des méthodes de marquage utilisées pour retrouver les transplants.

 

L’expérimentation sur le site de la Côte Bleue

La première plongée a eu lieu en mai 2022, pendant laquelle 10 colonies ont été récupérées et transplantées à 30m de profondeur, dont 5 marquées de colliers d’identification. La seconde plongée, deux jours plus tard, fait observer 100% de survie des individus transplantés. De nouvelles gorgones sont donc transplantées à nouveau, cette fois-ci à 20m également, le protocole semblant mieux s’appliquer dans ces conditions.

Deux mois plus tard se déroule la première plongée de suivi, durant laquelle les plongeurs notent 100% de survie des gorgones transplantées à différentes profondeurs.

 

Coraux bouturés © Palana Environnement

Les conclusions

De cette expérimentation, les scientifiques de Palana Environnement ont tiré plusieurs conclusions. Tout d’abord, la nature chronophage des activités de préparation et transplantation, couplée avec la difficulté du besoin d’utilisation de la colle sous 30 minutes à la suite de sa préparation en surface.

Ensuite, le besoin de repères sous-marins afin de retrouver les sites d’expérimentation, ce qui a fait défaut lors de premières plongées à la Ciotat. Ce besoin s’accompagne d’un autre : celui de marquer les gorgones même, afin de suivre précisément le taux de survie des colonies pour exploiter plus tard les résultats dans un contexte de volonté de repeuplement des colonies.

 

Plongeurs de l’équipe © Palana Environnement

Et maintenant ?

Palana environnement continue son activité d’expérimentation sur d’autres sites et à d’autres échelles, en partenariat notamment avec l’Office Français pour la Biodiversité.

Son travail au cours de cette dernière année a participé au succès de ce projet et à l’obtention de résultats prometteurs sur le site de la Côte Bleue. Il reste maintenant à approfondir les différentes caractéristiques de cette étude afin de pouvoir démocratiser les méthodes de transplants utilisées, et en faire un outil de préservation des écosystèmes marins.